Les maîtres d’ouvrage aspirent traditionnellement à une architecture qui ne passera pas inaperçue. Durant le briefing pour ce projet, le maître d’ouvrage a demandé à l’architecte Marie Proesmans de créer une architecture qui soit bien visible, car une pharmacie doit en effet sauter aux yeux. Et c’est précisément ce que fait la Pharmacie du Faubourg qui, malgré son nom, se dresse en plein cœur d’Embourg (près de Liège). Le système de façade isolante revêtue d’un enduit blanc met encore davantage en évidence son architecture géométrique.

Empreinte visuelle limitée

Sur la parcelle d’angle se dressait auparavant une vieille petite maison qui a été démolie. Marie Proesmans, architecte: “Pour l’urbanisme, l’empreinte visuelle du nouveau concept ne devait pas, surtout le long de la rue principale, être supérieure à celle de la maison d’origine. C’est pourquoi j’ai dû conférer une certaine humilité aux étages. De plus, ma liberté de mouvement a encore été réprimée par la parcelle petite et complexe qui présentait un sérieux dénivelé.”

Une complexité manifeste débordant de logique

L’architecte a enchanté le maître d’ouvrage avec une superposition de niveaux en retrait et saillants. “Le maître d’ouvrage voulait une architecture mettant surtout la pharmacie en évidence. Les étages, initialement destinés à accueillir des appartements, passaient ainsi au second plan.

De ce briefing a presque automatiquement germé ce concept à première vue complexe. Le haut rez-de-chaussée qui abrite la pharmacie est complètement transparent côté rue et aspire toute l’attention. Les étages restent modestement en retrait et répondent aux exigences urbanistiques.”

Liberté de conception créative grâce au CLT

Le système de construction, une ossature bois en contrecollé CLT, contribue largement à l’architecture, ajoute l’architecte. “Le CLT offre une grande liberté de conception qui va même plus loin que le béton grâce au faible poids des panneaux en bois massif. Cette liberté va de pair avec une grande flexibilité. Au lieu d’appartements, les étages abritent actuellement des cabinets médicaux. Grâce à la flexibilité des techniques appliquées, ces cabinets pourront être retransformés en logements en un tour de main.”

Niveau de qualité identique pour le parachèvement

Une architecture expressive exige une finition complémentaire. Pour accentuer cette architecture mais aussi répondre à la demande du maître d’ouvrage en faveur d’un bâtiment écoénergétique, le choix s’est porté sur un système de façade isolante Knauf. L’exécution très contraignante a été confiée à l’entreprise Jisol. Pierre Thomas, directeur: “Un système de façade isolante exige de la minutie au niveau tant de la préparation que de l’exécution et des détails. D’autre part, il faut atteindre un certain rendement. Des produits fiables, qui s’appliquent facilement associés à des accessoires appropriés pour les détails, ainsi qu’une planification impeccable du chantier constituent dans ce cas un must.”

Le système de façade isolante

Pierre Thomas: “Sur la structure plane en CLT, nous avons fixé des panneaux isolants rigides en EPS au moyen de la colle de dispersion Pastol. Une colle prête à l’emploi et qui ne doit pas être mélangée sur chantier, ce qui fait gagner du temps. Des chevilles à bois spéciales garantissent un ancrage mécanique supplémentaire. Vu que nous avons effectué les travaux à l’automne, nous avons appliqué sur les panneaux isolants la couche d’armature renforcée de fibres SupraCem PRO, qui présente un temps de prise régulier. En concertation avec l’architecte, nous avons opté pour un enduit décoratif blanc SKAP 102, un enduit granuleux esthétique et facile à appliquer, doté d’une granulométrie de 1,7 mm.”

Angles radicaux

Quelques jurons ont parfois fusé sur le chantier, pour formuler cela de façon politiquement correcte. Pierre Thomas: “Avec ses nombreux angles, cette architecture fut pour nous un défi extrême. Pratiquement aucun angle n’était droit et l’architecte veillait au grain afin que nous respections le jeu de lignes épuré de chaque étage au millimètre près.” Résultat? Un ravissement pour les yeux, tant pour les passants et riverains que pour les clients de la pharmacie et des cabinets médicaux, le maître d’ouvrage, l’entrepreneur et l’architecte. L’architecture peut vraiment avoir un effet thérapeutique.